Aujourd’hui les ormes ont quasiment disparu du paysage du Boischaut, au sud du Berry. C’était un arbre omniprésent dans la campagne, avant qu’une maladie ne les décime dans les années 1980.
Étant née dans cette même décennie, je ne les ai pas connus, et j’ai commencé à m’y intéresser par mon travail de sculpture sur bois et d’ébénisterie. Dans des discussions, j’ai compris combien leur disparition avait ému dans la région. Pourtant on en parle peu. J’ai donc cherché à en savoir plus. Au fil de hasards, de discussions et de mes propres réflexions, j’ai réuni des témoignages qui m’ont menée à la publication de ce livre.
Les femmes et les hommes que j’ai rencontrés pour Oreilles d’orme m’ont raconté leurs souvenirs avec ces arbres. Entre les lignes, ils me parlaient de leur attachement au territoire.
J’ai alors compris qu’au travers de ces arbres, et de leur disparition dans ce petit bout de campagne, elles et ils exprimaient quelque chose de plus universel sur nos liens au paysage et sur le sens du mot « habiter ».